En France, en 2023, 114 100 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées par la gendarmerie et la police : une augmentation de 7% par rapport à 2022. Les victimes sont des femmes à 85% dont 57% étaient mineures. Un chiffre qui reste sous-estimé. Le procès de Mazan, déjà historique, démontre que la culture du viol est bien présente dans notre société, quelque soient les milieux sociaux.
En France, une femme est assassinée tous les trois jours par son conjoint ou son ex-conjoint mais les moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes ne sont toujours pas au rendez-vous.
La Fondation des Femmes estime à 2,6 milliards d’euros par an le budget minimum que l’État devrait consacrer à la protection des victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles.
LES SERVICES PUBLICS ONT BESOIN DE MOYENS POUR LUTTER CONTRE LE CONTINUUM DES VIOLENCES
Centre d’hébergement pour accueillir en urgence femme et enfants, hôpital pour constater les violences, services de police ou de gendarmerie pour les déclarer et être protégée, justice pour les faire condamner, services sociaux pour être accompagnée, éducation pour prévenir les violences, etc. : ce sont les services publics qui peuvent mettre fin au cycle des violences.
Le gouvernement Barnier quant à lui, mène une politique contraire aux besoins d’une lutte efficace contre les violences sexuelles et sexistes :
- coupe de 45 milliards d’euros dans les services publics et la sécurité sociale pour le budget 2025
- nouvelles économies demandées aux départements, qui ont en charge la protection de l’enfance
Les structures et associations de ce secteur-clé alertent sur la précarité grandissante de leurs capacités d’action et conditions d’accueil . Et ce ne sont pas les 85,11 millions en 2025 consacrés à l’égalité femmes-hommes par le gouvernement Barnier qui vont améliorer quoi que ce soit alors que les services publics souffrent déjà d’un grand manque de moyens.
SANS SERVICES PUBLICS, SANS MOYENS POUR LES ASSOCIATIONS, IL N’Y AURA PAS DE LUTTE EFFICACE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES !
LES 10 MESURES D’URGENCE DU PCF
- Adopter une loi-cadre intégrale contre les violences et redonner aux services publics les moyens financiers et humains de fonctionner à la hauteur des enjeux.
- Suivre les recommandations du rapport de la Fondation des Femmes : pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, il faut au minimum un budget annuel de 2,6 milliard d’euros.
- Mettre fin à l’impunité : établir une liste d’actes d’enquête minimaux sans lesquels le procureur ne pourrait pas classer sans suite une affaire.
- Mettre en place un dispositif visant à assurer le respect d’une ordonnance de protection par la police.
- Permettre l’accès immédiat et gratuit à des soins en psycho-traumatologie pour toutes les victimes et co-victimes. Chaque département doit se doter d’un centre de psycho-traumatologie avec un accueil médico-judiciaire et un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS).
- Créer des centres dédiés pour prendre en charge les auteurs de violences sexistes et sexuelles, permettant ainsi leur éloignement du domicile.
- Accroître les moyens dédiés à la protection de l’enfance : l’État doit faire de l’aide sociale à l’enfance (ASE) une priorité. Pour cela, il faut débloquer de toute urgence des dotations supplémentaires aux départements qui en ont la gestion.
- Créer des brigades et juridictions spécialisées pour une justice dotée de formations, de moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux spécifiques des violences sexistes et sexuelles, en s’inspirant du modèle espagnol.
- Appliquer la loi Aubry de 2001 afin de rendre effectifs les cours d’éducation à la vie sexuelle et affective dès l’école primaire.
- Rendre gratuite l’assistance juridique pour les personnes victimes de violences sexuelles et/ou conjugales et informer les victimes de leurs droits dès le dépôt de plainte.